
L’état d’hypersensibilité peut varier selon la nature et la maturité de la personne, et selon le contexte relationnel dans lequel elle s’épanouit. La reconnaissance des différents « dys » et la recherche d’inclusion des handicaps a légitimé l’état d’hypersensibilité mais l’exclusion face à la différence et la vulnérabilité reste un comportement social réflexe, majoritairement et inconsciemment encouragé, et volontairement dans certains milieux.
Cet état peut se révéler face à une injustice, une tension relationnelle, un traumatisme et s’estomper dans un contexte où les sensations et les émotions sont cadrées et utiles à la relation.
Les approches thérapeutiques et pédagogiques de la Relation Créative répondent aux besoins fondateurs des hypersensibles. Elles abordent l’hypersensibilité selon l’intensité du vécu sensoriel et émotionnel de la personne dans ses différentes sphères relationnelles :
- intracorporelle : les informations proprioceptives et les émotions ressenties
- péricorporelle : les informations perçues à travers les bruits, les lumières, les odeurs, les saveurs, les matières, les mouvements, les expressions et les émotions dans l’entourage
- extracorporelle : l’environnement, les flux énergétiques, les perturbations, les pollutions
- mentale : les stimulations de la pensée (analyse, calcul, organisation, réflexion, mémorisation, création)
Les approches de la Relation Créative donne un cadre à la personne hypersensible et accompagnent son état d’hypersensibilité en abordant spécifiquement chacune de ses sphères relationnelles afin d’établir avec chacune d’elles un rapport conscient, et d’y reconnaître les compétences développées.

Beaucoup d’hypersensibles ignorent leur hypersensibilité, certains admettent avoir une sensibilité différente mais refusent de se définir « hyper », d’autres rejettent cette particularité et peuvent s’en protéger en « se blindant ». Pour ceux qui se reconnaissent hypersensibles, certains sont acteurs et en font une force tandis que d’autres sont passifs ou se posent en victimes.
Par nos sens, nous sommes connectés à notre entourage et notre environnement et traitons sans en avoir conscience les informations que nous percevons. Nous sommes tous potentiellement « éligibles » à vivre un état d’hypersensibilité.
L’état d’hypersensibilité a une fonction capitale dans notre évolution personnelle et sociale puisqu’il nous donne accès à ce que nous percevons au-delà de nos habitudes et de nos normes comportementales.
Les approches de la Relation Créative abordent l’hypersensibilité afin qu’elle soit valorisée individuellement et collectivement comme « moteur » d’évolution, et que les hypersensibles en soit pleinement « acteurs ».

La Relation Créative soutient les sur-efficients hyper-connectés dans la sphère mentale et en état d’hyposensibilité dans les sphères intracorporelles, intercorporelles et extracorporelles. Ils peuvent sembler avoir une sensibilité réduite ou nulle aux différents stimuli sensoriels de l’environnement alors qu’il s’agit d’un dysfonctionnement du traitement des informations sensorielles perçues par le cerveau. Valorisés, admirés généralement pour leurs compétences, ils peuvent néanmoins se sentir isolés, surtout pendant l’adolescence où le corps avec sa mise en scène sociale peut être un frein aux relations. Jugés parfois comme « maladroits », « malhabiles » par leur entourage, ils peuvent être amenés à s’éloigner totalement de toute activité physique et manuelle. Le vécu sensoriel et émotionnel mis de plus en plus de côté dans les interactions de nos sociétés ne les aide pas de s’équilibrer. Par réaction, ils peuvent avoir des comportements impulsifs de rejet et d’agressivité envers leurs proches et leur entourage.
La Relation Créative accompagne les sur-efficients à réinvestir leur corps, à trouver de l’intérêt et du plaisir à se ressentir, à explorer leur corps, à vivre leurs sensations et leurs émotions avec conscience, à incarner leurs idées/réflexions, à établir une juste relation mental-corps afin que les fonctions cognitives puissent opérer sans se déconnecter du vécu et des échanges sensoriels et émotionnels.

En milieur scolaire, la Relation Créative accompagne spécifiquement les élèves de sensibilité d’apprentissage kinesthésique dominante, marginalisés dès l’école maternelle axée sur les sensibilités d’apprentissage visuelles et auditives.
Les kinesthésiques (kiné « mouvement », sthésique « sensibilité ») sont sensibles à toutes dynamiques relationnelles sensorielles, émotionnelles, comportementales, sociales, événementiels grâce à leurs capacités spécifiques – perception multisensorielle, gestion globale et systémique, forte intuition. Leurs capacités s’atrophient dans des contextes relationnels inadaptés et compensent cette perte sans retrouver d’enthousiasme spontané. En manque de reconnaissance, les enfants, adolescents ou adultes de sensibilité kinesthésique dominante peuvent devenir dépressifs ou agressifs envers les autres et eux-mêmes.
L’approche de la Relation Créative propose des supports et des pratiques dynamiques où les repères spatio-temporels – à partir desquels se développent les capacités d’abstraction, de représentation et d’exécution – restent dynamiques et tangibles afin de capter leur attention, de les stimuler à la hauteur de leurs besoins cognitifs et de leur permettre de se mettre en relation avec les autres sensibilités.

La Relation Créative accompagne les personnes atypiques, et/ou jugées comme « marginales », à reconnaître leur sensibilité et toutes les autres sensibilités qui les entourent, à percevoir toute dynamique relationnelle dans sa globalité et créer des ponts avec les différentes intelligences afin de pouvoir retrouver de la spontanéité relationnelle et créer des relations créatives avec leur entourage.
Les personnes atypiques ont un sens développé qui se traduit par leur comportement par des attitudes corps et esprit « hors normes ». Cette posture marginale génère chez leur entourage des résistances ou des blocages qui peuvent se traduire par du harcèlement, surtout pendant la période de la socialisation de l’adolescence. L’être humain est social, il a besoin d’être accompagné pour s’approprier sa différence et en faire une force pour sa tribu.
Les approches thérapeutiques et pédagogiques de la Relation Créative aident les personnes à reconnaître ce qu’il y a d’atypique chez elle et à créer des ponts avec leur entourage afin que les sensibilités des uns et des autres soient mises au service de relations créatives vertueuses.

Les approches thérapeutiques et pédagogiques de la Relation Créative soutiennent les accompagnants – parents ou professionnels – de personnes hypersensibles ou en état d’hypersensibilité passager.
Ces approches permettent d’appréhender les comportements en-deça de ce qui est exprimé, au-delà des normes culturelles et sociales.
La Relation Créative aide les accompagnants à prendre du recul pour observer la relation d’un point de vue global, à engager dans la relation leur propre sensibilité afin d’être dans une relation créative vertueuse qui fait évoluer et enrichit le couple accompagnant-accompagné.
Quels âges ?

Les enfants ont besoin d’apprendre les fondamentaux de la relation créative en jouant avec leurs pairs et les adultes éducateurs qui les accompagnent, avant que les mondes abstraits et virtuels n’accaparent leur attention et deviennent prioritaires à leur vécu et leur réalité sensoriels.
Les pratiques de la relation créative développent chez les enfants les capacité d’ancrage corporel, de décryptage des émotions et d’expression des besoins, l’observation globale et systémique, l’auto-empathie et l’empathie, la co-créativité et les compétences de résolution des conflits.

Les adolescents sont en pleine transformation, ils ont besoin de supports et contextes relationnels qui répondent en même temps à leurs besoins d’évolution et de repères stables et universels.
Les pratiques de la relation créative les aident à vivre avec conscience la richesse de leurs sensations et de leurs émotions et à se mettre en relation avec les autres et à en tirer partie avec créativité pour trouver leur place en tant qu’acteur dans le monde.

Les adultes ont besoin de retrouver de la spontanéité dans leur vie intime, personnelle, familiale ou professionnelle sans crainte de se laisser déborder par leurs émotions, ni de rompre leurs engagements.
Les pratiques de la relation créative les accompagnent à reconnaître leurs schémas comportementaux et retrouver de la fluidité pour les dépasser et évoluer avec créativité dans leurs relations intimes, personnelles, familiales et sociales.
Quels contextes sociaux ?
Les pratiques thérapeutiques et pédagogiques de la Relation Créative réinitialisent les fondements sur lesquels la dynamique d’une relation créative s’appuie pour émerger. Face à des dysfonctionnements relationnels, elles peuvent donc être utilisées pour réinitialiser chez les personnes les bases relationnelles pour plus d’autonomie et d’évolution créative dans leurs relations à elle-même, à l’Autre et à leur environnement.


MEDIATION : victimisation/ harcèlement, abus, violence corporelle/ psychique/ morale, sidération, besoin de recul et de contexte fondateur de responsabilité partagée.
COMMUNICATION : confusion, incompréhension du niveau de langage ou de l’intention relationnelle, besoin de supports de communication fédérateurs et porteurs de valeurs universelles.

EDUCATION : rejet des règles/ des limites/ des contraintes, mensonges, besoin de repères et d’identité physique/ sociale/ culturelle et d’inclusion dans des activités collectives.
FORMATION : trouble de l’attention/perte d’intérêt, besoin de support personnalisé/ adaptable/ interactif qui font sens.

INNOVATION/CREATION : lassitude, insatisfaction, démotivation, frustration, doute, résistance face aux changements, besoin de ressources, de liens entre les sphères d’activité.